Martin Singap et Djouka Elisabeth

 

A gauche, Martin Singap, chef d´état-major de l´Armée de libération nationale du Kamerun (ALNK), tué le 8 septembre 1961 (Archives privées – Assossiation Makea).

A droite, une combattante nationaliste Elisabeth Djouka photographiée par la soldatesque coloniale, en février 1969 (Archives de la police, Bafoussam).

Noter que la brave combattante est taguée sur l’image comme « hors la loi » par les forces coloniales. 

Elisabeth Djouka sera décapitée plus tard

Singap est un des grands héros de la résistance kamerunaise. C’est à cet homme que Félix Moumié confie, avant son expulsion du Cameroun, le soin de réorganiser le mouvement armé dans la région Bamileké.

Il se devait de réagir aux accord signés entre le Cameroun et la France le 30 décembre 1958, où le Cameroun donnait carte blanche à la France pour ce qui est du contrôle des « libertés publiques, les affaires extérieures, la défense, le régime monétaire, les échanges, le programme des examens, le code pénal et le contentieux administratif du Cameroun»

L’ONU (encore elle!) fut saisie, mais la session de février-mars 1959 consacre les accords signés avec la France (*), ce qui détermina Martin Singap à intensifier la lutte armée.

Martin Singap  crée alors le journal militant «Lumière».

Il convoque une réunion le 31 Mai 1959 à Boubé dans le Moungo. C’est au cours de ces assises que naît l’ALNK (  l’Armée de libération nationale du Cameroun ) dont le principal objectif ressort clairement de l’article 1er de son statut en ces termes:

« L’ALNK est un instrument qui permettra au peuple de poursuivre sa lutte révolutionnaire contre l’impérialisme franco-britannique et ses aliés américains et ouest-allemands jusqu’à l’aboutissement de ses objectifs politiques et d’instaurer une fois la victoire acquise un régime de démocratie nouvelle qui assurera le bien-être de la nation et de son peuple»

Traqué, Martin Singap se terre dès le mois novembre 1960 à Badenkop, son village natal. Le 8 septembre 1961 il est froidement abattu à Batié par la soldatesque franco-camerounaise alors qu’il n’a pas trente ans.

Ses derniers mots? « L’Afrique libre! » 

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